MEDELLIN
Ça fait des années que j’vois la vie en négatif,
J’me suis essayé à la photo pour raconter la vie de ce ptit gars de Roumanie.
La thune n’est pas dans mon objectif, son compte est vide,
Et dans ce monde on t’oblige à faire du bif pour survivre.
On s’est rencontré à Hôtel de Ville, il y a 4 ans.
Les matins, j’ouvrais un café-restaurant, c’était mon meilleur client,
On a continué à se croiser de temps en temps.
La manche, pas le plus fun des quotidiens pour un enfant.
Meilleur que les ren-pa, quelques euros de plus quand il tend la main.
Un regard perçant, des hormones se réveillant, une insolence qui m’rappelle un autre gamin.
En attente du pactole devant la banque, Et d’une place à l’école, si une se libère, j’sais pas si il ira.
Il connaît tout le monde autour de l’Opéra.
Au dessus de son toit, bruyante est la voie rapide,
Pas d’eau courante, pas d’EDF, ça sent pas la vanille par chez lui.
Les locaux étaient disponibles, il déménage souvent, leurs “valises” sous le bras,
8 années qu’il est en France, leurs droits ?J’aurai dû écrire un point.
Ils sont invisibles, des passants se baladent devant chez eux, au bord du Rhône, sur leur chemin.